Treat The Mind Respect the Body: Considering Long-term Patient Quality of Life in the Treatment of Biploar Depression



Dans un article du numéro de juin 2016 de la revue The Canadian Journal of Diagnosis intitulé « Quel type de dépression traitez-vous? Diagnostic et traitement de la dépression bipolaire », le Dr Roger McIntyre et ses collègues ont souligné l’importance de différencier la dépression bipolaire et la dépression unipolaire. L’incapacité à discerner correctement une diathèse bipolaire entraîne d’énormes conséquences sur le fonctionnement et la qualité de vie à long terme des patients. Cependant, le choix du traitement peut également influer positivement ou négativement sur la qualité de vie à court et à long terme. Une fois le diagnostic confirmé et le plan de traitement formulé, les cliniciens devraient s’efforcer d’éviter la cascade potentielle des résultats négatifs sur la santé physique associés à certains traitements. Même si les médicaments sont nombreux à traiter efficacement les symptômes de la manie et/ou de la dépression, ils peuvent également induire divers effets indésirables qui s’ajoutent au fardeau de la maladie, en particulier le gain de poids et le syndrome métabolique. Il est essentiel que les prescripteurs, au moment de choisir le ou les traitements en phase aiguë, portent attention aux conséquences à long terme de leurs décisions, notamment aux effets des médicaments sur la santé physique, outre leur efficacité et leurs bienfaits prophylactiques. En somme, nous devons traiter l’esprit tout en respectant le corps.


Défis diagnostiques

Le trouble bipolaire est souvent mal diagnostiqué, parfois pendant des décennies1,2, et ce, pour une myriade de raisons3,4. Le plus souvent, les patients atteints de trouble bipolaire consultent leur professionnel de la santé lors d’un épisode dépressif5, qui semble dans bien des cas identique à une dépression unipolaire5. Une étude à long terme a révélé que les patients atteints d’un trouble bipolaire de type I avaient été symptomatiques pendant près de la moitié du temps au cours d’un suivi d’une durée de 13 ans. En moyenne, les patients ont présenté un état dépressif environ 30 % du temps et un état maniaque ou hypomaniaque moins de 10 % du temps6. Une étude similaire menée pendant 13 ans auprès de patients atteints d’un trouble bipolaire de type II a révélé qu’ils étaient symptomatiques pendant plus de la moitié du temps, les symptômes dépressifs et hypomaniaques ayant été présents pendant 54 % et seulement 1,3 %, respectivement, de la période de l’étude7.

Lorsqu’ils sont dépressifs, certains patients atteints d’un trouble bipolaire ne se souviennent pas de leurs épisodes maniaques ou hypomaniaques antérieurs ou ont de la difficulté à les décrire. Les antécédents familiaux, qui sont utiles pour poser un diagnostic de trouble bipolaire, sont souvent nébuleux, peut-être en raison du fait que le terme « bipolaire » n’est pas d’usage courant depuis très longtemps. Les patients sont souvent incapables de dire si un membre de leur famille est atteint de trouble bipolaire; c’est pourquoi les cliniciens doivent rechercher la présence de comportements ou de circonstances « évoquant » un tel trouble, notamment des antécédents de dépression et/ou d’anxiété chronique, de suicide, de toxicomanie, de « dépressions nerveuses », de placement en établissement, ou encore de dysfonctionnement ou de chaos marqué dans la famille.

La collecte d’information auprès des proches est essentielle à l’établissement du diagnostic de trouble bipolaire, en particulier si le patient évalue mal la gravité de sa maladie. L’absence d’une source adéquate et fiable dans l’entourage du patient fait parfois obstacle à l’obtention d’un portrait complet; pourtant, les cliniciens se doivent de solliciter les proches du patient et de les encourager à les renseigner sur les antécédents du patient.

Les affections concomitantes sont très fréquentes dans les cas de troubles bipolaires, ce qui embrouille d’autant plus le diagnostic. Près de 90 % des patients atteints de trouble bipolaire présentent un trouble psychiatrique concomitant8, et plus de 50 % sont atteints d’une autre affection médicale9. Les troubles psychiatriques concomitants les plus fréquents sont les troubles anxieux (77 %), les troubles de comportement (54 %) et les troubles d’abus de substances (52 %). L’Enquête mondiale sur la santé mentale de 20118 a révélé que 20 % des patients atteints de dépression unipolaire présentaient trois troubles psychiatriques concomitants ou plus, tandis que ce taux s’élevait à plus de 60 % chez les patients atteints de trouble bipolaire. La présence de maladies mentales concomitantes mène souvent à des symptômes plus graves, parfois réfractaires au traitement, de même qu’à des déficits fonctionnels plus marqués et à un risque accru de non-observance et de suicide10-13.

Callout

Les troubles du spectre bipolaire (types I et II, et trouble bipolaire non spécifié) sont des maladies chroniques et invalidantes sur le plan fonctionnel qui touchent environ 4,5 % de la population et entraînent de profondes répercussions sur la qualité de vie14,15. Le fardeau mondial des troubles bipolaires, mesuré par la perte de temps productif chez les adultes en âge de travailler, se classe au deuxième rang parmi les maladies neuropsychiatriques, tout juste derrière la dépression majeure16. Cette statistique n’est pas surprenante si on pense au ravage des suicides associés à ces affections. On croit que le quart de tous les suicides pourrait être lié aux troubles bipolaires17; d’ailleurs, le risque de suicide associé à ces troubles serait de 20 à 30 fois plus élevé que celui observé au sein de la population générale18. Le fait de poser le bon diagnostic le plus rapidement possible et d’établir un plan de traitement personnalisé recourant à des agents efficaces et tolérables et tenant compte de l’observance à long terme devrait permettre d’obtenir de meilleurs résultats sur le plan du fonctionnement et de maintenir la meilleure qualité de vie possible pour les patients. Il importe de bien caractériser la présentation de la maladie bipolaire afin de sélectionner le meilleur traitement disponible et d’établir un plan de prise en charge clinique efficace qui soit capable de réduire au minimum les effets néfastes sur le corps sans compromettre l’action thérapeutique sur l’esprit.

Considérations relatives au choix du traitement

Bon nombre de facteurs sont à prendre en considération au moment de choisir le traitement à prescrire à un patient atteint de trouble bipolaire en phase aiguë, notamment les facteurs liés au patient/à la maladie, au traitement et au prescripteur. Les cliniciens doivent s’assurer de bien soupeser ces facteurs, lesquels s’opposent parfois, afin d’élaborer un plan de prise en charge qui convient le mieux aux besoins du patient, tant à court terme qu’à long terme.

Les facteurs propres au patient/à la maladie concernent habituellement la symptomatologie en cours, mais les cliniciens savent qu’ils sont tenus de prendre également en considération les manifestations antérieures de la maladie chez le patient. La collecte des antécédents familiaux lors du traitement du premier épisode de la maladie peut fournir de précieux renseignements et guider les choix thérapeutiques. En outre, les symptômes initiaux du trouble bipolaire peuvent apporter des indices sur l’évolution future de la maladie. La plupart des patients atteints de trouble bipolaire commencent par présenter des symptômes dépressifs au cours de leur adolescence, lesquels peuvent être accompagnés de symptômes anxieux prononcés ou en être précédés19. Les symptômes initiaux du trouble bipolaire, lorsqu’ils sont de type maniaque ou hypomaniaque, peuvent prédire une évolution plus grave de la maladie. De même, un âge d’apparition plus jeune20,21, ainsi que la présence de cycles rapides22, de caractéristiques mixtes23 ou d’affections concomitantes (p. ex. trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité [TDAH], toxicomanie et maladie physique) peuvent laisser présager une maladie plus grave et plus difficile à traiter.

En présence de multiples épisodes antérieurs, il faut penser à vérifier les éléments suivants chez le patient : compréhension de son affection; probabilité d’observance; volonté à suivre les consignes de sécurité du traitement; volonté à envisager de nouvelles options thérapeutiques; réponse antérieure au traitement; gravité des épisodes antérieurs; et tendances suicidaires. En outre, la qualité du soutien social, les limites fonctionnelles (p. ex. capacité à garder un emploi ou à rester à l’école) ainsi que l’engagement auprès des fournisseurs de soins sont d’autres considérations essentielles. Mais par-dessus tout, il faut tenir compte des préférences du patient.

Une multitude de facteurs propres au traitement doivent également être considérés lors du traitement d’un patient atteint de trouble bipolaire. Même si on possède des preuves empiriques d’efficacité pour la plupart des traitements pharmacologiques, les études ne fournissent pas d’information sur les besoins des patients individuels. Par conséquent, les cliniciens doivent utiliser une approche de type « essais et erreurs », laquelle peut engendrer beaucoup de frustration et de découragement chez les patients. Si aucun traitement efficace et tolérable n’est trouvé après un certain temps, la confiance du patient envers le processus peut s’étioler. Les effets secondaires sont une des principales causes de non-observance thérapeutique, en particulier les problèmes métaboliques, la sédation excessive et la dysfonction sexuelle. Aussi, les interactions médicamenteuses doivent être prises en considération chez les patients recevant des médicaments prescrits pour d’autres affections. La facilité d’utilisation (p. ex. posologie uniquotidienne, injection à effet retard), le coût ainsi que la disponibilité complètent la liste étendue des éléments à prendre en considération.

Il existe également des facteurs liés au clinicien traitant ou à l’équipe soignante, lesquels sont moins souvent abordés. Le degré de connaissance et d’aisance du prescripteur à l’égard des médicaments est au cœur de toutes les décisions pharmacologiques. Au moment de choisir un traitement, certains professionnels s’en remettent davantage à leurs habitudes de prescription qu’aux besoins et préférences du patient. D’autres peuvent hésiter à prescrire de nouvelles options de traitement susceptibles d’offrir une meilleure tolérabilité, possiblement parce qu’ils les connaissent mal ou ne s’y fient pas. Les traitements d’association contre les troubles bipolaires sont appropriés et de plus en plus utilisés, car ils confèrent souvent un avantage supplémentaire24,25; certains cliniciens hésitent tout de même à combiner plusieurs traitements, ce qui peut freiner la rémission des symptômes ainsi que le rétablissement complet sur le plan fonctionnel. Bon nombre de prescripteurs se sentent limités par les organismes de réglementation provinciaux parfois mal informés, ce qui peut faire obstacle à la prescription de traitements nécessaires, voire vitaux, axés sur la compassion. Par exemple, certains cliniciens craignent de prescrire des benzodiazépines pour traiter l’anxiété, l’agitation ou les problèmes de sommeil chez les patients atteints de trouble bipolaire.

Les professionnels de la santé mentale en milieu hospitalier sont souvent poussés à accorder le congé le plus rapidement possible à leurs patients, ce qui peut mener à de mauvaises décisions thérapeutiques lors de la phase aiguë et entraîner des effets secondaires importants, tels un gain de poids ou une sédation excessive. Les fournisseurs de soins de santé communautaires qui suivent ces patients après le congé de l’hôpital peuvent être réticents à changer le traitement prescrit en phase aiguë, craignant de provoquer une rechute. Malgré cela, ils doivent soutenir et encourager un patient frustré et mécontent qui déteste son traitement, auquel il n’adhérera probablement pas. Enfin, un obstacle important à la prescription d’un traitement approprié est le manque d’accès aux soins, en particulier dans les régions éloignées où les ressources en psychiatrie sont limitées.

Les cliniciens sont libres de remettre en question leurs pratiques habituelles, que ce soit relativement au choix du traitement ou à l’établissement des objectifs thérapeutiques, et ce, en étudiant les données d’essais cliniques, en se renseignant sur les indications approuvées des médicaments, en suivant les lignes directrices publiées et en interagissant avec leurs collègues pour se tenir au fait des expériences de pratique émergentes. Si les objectifs essentiels du traitement des troubles bipolaires sont la stabilité de l’humeur et la prévention des rechutes thymiques à long terme26, il faut également tenir compte des résultats sur le plan de la santé physique. Compte tenu de l’abondance des données disponibles mettant en évidence les répercussions négatives du sous-traitement ou du non-traitement de la maladie bipolaire chronique, il est impératif que les cliniciens songent dès le début du traitement à la prise en charge à long terme de la maladie2. Aussi, compte tenu de la corrélation établie entre la durée de la maladie non traitée d’une part, et les troubles cognitifs, le chômage, la pauvreté, les conflits sociaux et l’aggravation des résultats globaux sur le plan de la santé physique d’autre part, l’administration précoce d’un traitement efficace et tolérable faisant le pont de manière efficace et sécuritaire entre la maladie aiguë et la maladie chronique et assurant la maîtrise stable de celle-ci à long terme, constitue la pierre angulaire de la prise en charge des troubles bipolaires.

Callout

Le traitement des troubles bipolaires a longtemps visé la prise en charge de la manie, peut-être en raison des répercussions considérables des épisodes d’humeur exaltée sur la santé et la sécurité du patient. La majorité des médicaments approuvés par Santé Canada et la Food and Drug Administration (FDA) pour les troubles bipolaires concernent le traitement de la manie, une urgence médicale qui nécessite une évaluation rapide du degré de lucidité et de sécurité du patient, ainsi qu’une intervention médicale urgente. Toutefois, on a récemment commencé à accorder plus d’attention à la prise en charge du pôle dépressif, probablement en raison de la prépondérance du temps passé en dépression chez la plupart des patients6,7 et de la mortalité associée au suicide lié aux troubles bipolaires17,18.

Possiblement à cause de l’accent largement mis sur la prise en charge ou la prévention de l’humeur exaltée dans les troubles bipolaires, les cliniciens ont longtemps axé la prise en charge de la maladie sur les résultats à court terme. Dans leur hâte à maîtriser rapidement les symptômes maniaques, les cliniciens oublient parfois de prendre en considération les répercussions à long terme des traitements choisis durant la phase aiguë. En outre, les patients, que ce soit à cause de leur faible lucidité ou du manque de soutien social et/ou psychoéducatif, leur demandent rarement de tenir compte de leur bien-être à long terme lors de l’instauration du traitement.

Choix du traitement

Des données scientifiques probantes ont été recueillies sur l’efficacité du lithium, du divalproex et des antipsychotiques atypiques (APA) dans le traitement de la manie24. Même si le lithium et le valproate continuent d’être utilisés en première intention contre la manie bipolaire, certains patients répondent mieux à l’un ou à l’autre de ces agents. Les patients qui répondent au lithium ont tendance à présenter des antécédents familiaux de trouble bipolaire et à manifester une manie euphorique classique. Dans le cas des patients n’ayant aucun antécédent familial de trouble bipolaire et qui présentent des cycles rapides, des caractéristiques mixtes ou un abus de substance concomitant, le valproate peut s’avérer un meilleur choix27,28.

L’efficacité du lithium dans la dépression bipolaire, ainsi que ses importants bienfaits prophylactiques à long terme, ont été établis29. Le traitement de la dépression par le valproate n’est pas autant étayé, ni sur le plan clinique ni sur le plan empirique. Pour certains patients, le lithium peut s’avérer difficile à prendre pendant une longue période. Outre son index thérapeutique étroit, qui exige que sa concentration sanguine demeure à l’intérieur d’une plage bien précise afin d’assurer son efficacité et de prévenir ses effets toxiques, le lithium représente également un danger entre les mains d’un patient suicidaire; en outre, il est associé à de nombreux effets secondaires parfois intolérables30. Il faut noter que ni le lithium ni le valproate ne sont officiellement indiqués par Santé Canada ou la FDA pour le traitement de la dépression bipolaire. Les plus récentes lignes directrices canadiennes sur la prise en charge des troubles bipolaires, publiées en 2013 par le réseau CANMAT (Canadian Network for Mood and Anxiety Treatments), recommandent le lithium comme traitement de première intention de la dépression bipolaire. Aux États-Unis, les lignes directrices de meilleures pratiques de la Floride (publiées dans la revue Journal of Clinical Psychiatry en 2015) recommandent d’utiliser le lithium en deuxième intention dans le traitement de la dépression bipolaire. En attendant la mise à jour des lignes directrices canadiennes, les médecins peuvent s’appuyer sur les recommandations américaines pour prendre des décisions éclairées quant au traitement de leurs patients (pour autant que les agents choisis soient approuvés par Santé Canada).

Comme les patients atteints de trouble bipolaire passent la majorité de leurs périodes symptomatiques en état de dépression, il est impératif que les cliniciens tiennent compte des répercussions à long terme du traitement sur l’ensemble du corps au moment de choisir un agent contre la manie ou la dépression bipolaire. Même si les effets indésirables du médicament se tolèrent à court terme, ils peuvent néanmoins alourdir de manière considérable le fardeau des patients si le médicament est prescrit pendant une longue période.

Les lignes directrices de 2013 du réseau CANMAT recommandent la lamotrigine en première intention pour le traitement aigu et d’entretien de la dépression bipolaire de type I, et comme traitement de deuxième intention de la dépression bipolaire de type II. Les lignes directrices de meilleures pratiques de la Floride, quant à elles, placent la lamotrigine en deuxième intention, s’appuyant sur ses données d’efficacité. Le nombre de patients à traiter (NPT) pour obtenir une réponse à la lamotrigine, comparativement au placebo, est de 12 (8-41); le nombre de patients à traiter pour nuire (NPN) est nettement plus favorable31,32. Outre un risque d’éruption cutanée grave de 1 sur 1 00033, la lamotrigine présente un profil de tolérabilité supérieur à celui des APA, du lithium et du valproate. En revanche, le NPT dans les deux chiffres ne se compare pas avantageusement à celui des APA, du lithium et du valproate. Ainsi, en dépit d’un NPN 3 fois plus élevé que le NPT, le rapport bienfaits-risques favorable est entaché par une efficacité inadéquate. De plus, l’utilisation de la lamotrigine est limitée chez certains patients du fait de son inefficacité dans le traitement aigu ou préventif de la manie ou de l’hypomanie.

En 2011, la revue Lancet a publié une revue systématique portant sur 68 essais contrôlés à répartition aléatoire (16 073 participants), laquelle a révélé que les médicaments antipsychotiques étaient « remarquablement » plus efficaces que les stabilisateurs de l’humeur dans la prise en charge de la manie aiguë34. De même, une autre méta-analyse de 38 études incluant un total de 10 800 patients a révélé que les réponses aux différents antipsychotiques étaient légèrement meilleures ou plus rapides que celles observées avec le lithium, le valproate ou la carbamazépine dans la manie aiguë35.

Globalement, la classe des APA offre plusieurs avantages importants par rapport aux agents antipsychotiques classiques. On peut vraisemblablement dire que la réduction des troubles du mouvement est l’effet le plus attesté des APA36,37, bien que l’on signale fréquemment une diminution des symptômes négatifs et une amélioration du sentiment de bien-être38,39. La plupart des APA, grâce à leur action sur un éventail de récepteurs différents, atténuent également les symptômes dépressifs et anxieux, en plus de stabiliser l’humeur et de conférer des effets antimaniaques et antipsychotiques40. Inversement, de nombreux antipsychotiques typiques, bien que très utiles dans le traitement de la manie aiguë, sont associés à des données insuffisantes sur le traitement d’entretien et peuvent provoquer une dépression. Comme ils peuvent permettre d’atténuer de multiples symptômes et sont associés à des données bien établies en matière d’efficacité à court et à long terme, les APA sont devenus des choix de première intention dans le traitement des troubles bipolaires, quelle que soit la présentation initiale (épisode d’humeur exaltée ou dépression). L’utilité d’associer les APA au lithium ou au valproate est également appuyée par des données probantes indiquant une amélioration de l’efficacité globale de 20 % par rapport à chacun des médicaments utilisés seuls41-46.

Malheureusement, bon nombre d’APA sont associés à des problèmes de tolérabilité d’intensité variable – ils ne s’équivalent pas tous47. Les APA pour lesquels on dispose de solides données empiriques relatives à l’efficacité dans les cas de dépression bipolaire aiguë, dont la quétiapine, la lurasidone et l’olanzapine (combinée à la fluoxétine), ne sont pas tous bien tolérés par les patients48,49. Les patients atteints de trouble bipolaire présentent un risque accru de troubles métaboliques, dont la cause, multifactorielle, peut comprendre les effets de la maladie sous-jacente ainsi que divers facteurs liés au mode de vie et au traitement50-54. Les risques métaboliques associés à l’olanzapine et, dans une moindre mesure, à la quétiapine, représentent un fardeau de plus pour cette population déjà à risque élevé de troubles cardiométaboliques55. La présence d’un syndrome métabolique est associée à un tableau bipolaire plus complexe, à une réponse moins favorable au traitement, ainsi qu’à une évolution pathologique et à des résultats plus défavorables. Le risque significatif de gain de poids chez les patients atteints de trouble bipolaire est en corrélation inverse avec le fonctionnement cognitif56 et est fortement associé à une non-observance du traitement57. Comparativement à la dépression unipolaire, la dépression bipolaire est reliée à un risque deux fois plus élevé de morbidité et de mortalité d’origine endocrinienne, cardiovasculaire et cérébrovasculaire58.

Heureusement, certains des nouveaux APA ont permis de diminuer de façon importante le fardeau relatif aux effets secondaires métaboliques59. Bien que leur classification laisse croire le contraire, les APA sont plutôt hétérogènes pour ce qui est de leurs profils d’innocuité et de tolérabilité. Les APA les plus récents, soit l’aripiprazole, la lurasidone, l’asénapine et la ziprasidone, présentent tous des profils métaboliques plus favorables (Tableau 1)60. Parmi les agents s’étant révélés efficaces dans la dépression bipolaire, la lurasidone, grâce à son profil de tolérabilité généralement favorable, pourrait être associée à une meilleure observance que la quétiapine et l’olanzapine61-63.

Table 1:

Nombre de patients à traiter et nombre
de patients à traiter pour nuire

L’analyse comparative du NPT et du NPN relatifs aux différents APA approuvés pour le traitement de la dépression bipolaire est une approche qui peut s’avérer utile pour sélectionner le traitement le plus approprié. Un faible NPT, accompagné d’un NPN élevé, est souhaitable. Le Tableau 2 compare les différents APA approuvés, ainsi que leurs NPT et NPN respectifs47.

Table 2: The Traditionalist Approach to Antihypertensive Treatment

Les lignes directrices des meilleures pratiques de la Floride64 recommandent la lurasidone en monothérapie ou en association avec le lithium ou le valproate comme traitement de première intention de la dépression bipolaire de type I. Comparativement au placebo, la lurasidone en monothérapie a été associée à un NPT (obtention d’une réponse) de 5 (4-8) et à un NPN (survenue d’une acathisie) de 15 (10-33)60, ce qui prouve que ce traitement est efficace et est plus susceptible d’entraîner des bienfaits (réponse) que des effets nuisibles (acathisie). Toujours par rapport au placebo, la lurasidone prescrite en association avec le lithium ou le valproate a entraîné un NPT (obtention d’une réponse) de 7 (4-24) et un NPN (survenue de nausées) de 16 (intervalles de confiance à 95 % non significatives)61, ce qui porte à croire que cette association est plus susceptible d’entraîner des bienfaits (réponse) que des effets nuisibles (nausées). Ainsi, la lurasidone, qu’elle soit prescrite seule ou en association, offre un rapport bienfaits-risques favorable.

La quétiapine, en monothérapie et en association avec le lithium et le valproate, est également recommandée comme traitement de première intention dans les lignes directrices des meilleures pratiques de la Floride, et comme monothérapie de première intention dans les lignes directrices de 2013 du réseau CANMAT65, dans la dépression bipolaire des deux types, I et II. La quétiapine présente une efficacité comparable à celle de la lurasidone en monothérapie, en vertu d’un NPT (obtention d’une réponse) de 6 (5-9) comparativement au placebo. Cependant, son NPN relatif à la sédation et à la somnolence est de 5 (4-5)46,66. Bien que l’efficacité de l’olanzapine associée à la fluoxétine soit bien établie, cette combinaison est considérée comme un traitement de deuxième intention dans les lignes directrices des meilleures pratiques de la Floride ainsi que dans les lignes directrices du réseau CANMAT, en raison des effets secondaires métaboliques et pondéraux. Comparativement au placebo, l’association olanzapine et fluoxétine présente un NPT (obtention d’une réponse) de 4 (3-8) et un NPN (gain de poids ≥ 7 %) de 6 (4-10)48. Par conséquent, même si la quétiapine et l’association olanzapine et fluoxétine présentent toutes deux un NPT à un seul chiffre, leur NPN par rapport au placebo ne se situe pas non plus dans les deux chiffres. Bien que ces résultats démontrent une efficacité clinique, il reste que ces traitements sont tout aussi susceptibles de causer des effets secondaires potentiellement intolérables.

Résumé

Même s’il est essentiel de traiter rapidement et efficacement les épisodes de manie aiguë, il est également crucial de prendre en considération la stabilité de l’humeur et la prévention des rechutes thymiques à long terme. L’efficacité constitue certes un élément important dans le choix de traitement, mais il en est de même pour la tolérabilité. Les effets nuisibles sur la santé associés à certains agents, en particulier le gain de poids et le syndrome métabolique, se répercutent sur la qualité de vie des patients, en plus de contribuer au fardeau de la maladie en aggravant les symptômes de la dépression. Pour des résultats thérapeutiques optimaux, tant à court terme qu’à long terme, le traitement des troubles bipolaires doit être choisi en fonction de chaque patient afin de maximiser l’efficacité et de réduire au minimum les conséquences négatives sur la santé physique globale du patient. En traitant l’esprit tout en respectant le corps, les cliniciens favorisent la meilleure qualité de vie qui soit chez leurs patients atteints de troubles bipolaires, à court terme et à long terme.

La rédaction du présent article a été financée par Sunovion Pharmaceuticals Canada Inc. L’auteure a bénéficié d’une indépendance éditoriale complète pour l’élaboration du présent article et est responsable de son exactitude et son exhaustivité. L’assistance rédactionnelle a été fournie par STA HealthCare Communications.



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