Questions et réponses à propos du traitement de l’hypertension par les ARA avec Dr George Honos

Par George Honos, M.D., FRCPC, FACC

Professeur agrégé de médecine,
Université de Montréal
Chef du service de cardiologie,
Gestionnaire du programme cardiovasculaire,
Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM)

 

La toux provoquée par les inhibiteurs de l’ECA est-elle courante et comment devrais-je traiter cela chez un patient hypertendu?

La toux est un effet indésirable relativement courant avec les inhibiteurs de l’ECA. Les données indiquent que 5 % à 35 % des patients traités seraient touchés et que l’incidence est plus forte chez les femmes que chez les hommes et chez les fumeurs que chez les non-fumeurs1. L’origine ethnique semble aussi jouer un rôle, quoique celui-ci n’ait pas encore été pleinement défini. Par exemple, on sait que les populations asiatiques, comme les Chinois1, et les patients de race noire2 sont plus à risque.

L’impact de la toux provoquée par les inhibiteurs de l’ECA s’étend au-delà de l’irritation et de l’inconfort pour les patients concernés. Dans un contexte d’affection chronique essentiellement asymptomatique comme l’hypertension, optimiser l’observance de la pharmacothérapie est primordial. Comme n’importe quel autre effet indésirable causé par un médicament, la toux provoquée par les inhibiteurs de l’ECA pourrait amener les patients à prendre leur médicament moins souvent qu’ils ne le devraient ou à cesser de le prendre tout simplement.

Pour les patients pour qui la toux est persistante ou intolérable, les recommandations fondées sur les données probantes pour la prise en charge de la toux provoquée par les inhibiteurs de l’ECA suggèrent le transfert à un ARA ou à un autre agent approprié d’une autre classe de médicaments.

L’impact de la toux provoquée par les inhibiteurs de l’ECA s’étend au-delà de l’irritation et de l’inconfort pour les patients concernés. Dans un contexte d’affection chronique essentiellement asymptomatique comme l’hypertension, optimiser l’observance de la pharmacothérapie est primordial.

Le Programme éducatif canadien sur l'hypertension (PECH) de 2015 n’émet pas de recommandations spécifiques à l’égard de la toux provoquée par les inhibiteurs de l’ECA3. Le PECH indique plutôt que le choix d’un agent antihypertenseur de première intention en monothérapie devrait se faire parmi les cinq classes de médicaments suivantes : les inhibiteurs de l’ECA (chez les patients qui ne sont pas de race noire), les ARA, les bêtabloquants (chez les patients âgés de moins de 60 ans), les BCC à action de longue durée ou les diurétiques de type thyazidique3, en précisant que pour les patients qui présentent des effets indésirables avec un agent de première intention, il conviendra de remplacer cet agent par une autre option de première intention.

Un ARA est un choix logique pour les patients qui ne tolèrent pas les inhibiteurs de l’ECA. Une méta-analyse d’études examinant les ARA chez les patients intolérants aux inhibiteurs de l’ECA a constaté que les ARA étaient associés à des taux d’interruption du traitement et de risque de toux semblables à un placebo4.


Références :

1. Dicpinigaitis PV. Angiotensin-converting enzyme inhibitor-induced cough: ACCP evidence-based clinical practice guidelines. Chest 2006; 129 (1 Suppl):169S-173S.

2. Elliot WJ. Higher incidence of discontinuation of angiotensin converting enzyme inhibitors due to cough in black subjects. Clin Pharmacol Ther 1996; 60(5):582-8.

3. Programme éducatif canadien sur l’hypertension (PECH). Recommandations du Programme éducatif canadien sur l’hypertension 2015. Disponible à l’adresse : www.hypertension.ca. Consulté en juillet 2015.

4. Caldeira D, David C, Sampaio C. Tolerability of angiotensin-receptor blockers in patients with intolerance to angiotensin-converting enzyme inhibitors: a systematic review and meta-analysis. Am J Cardiovasc Drugs 2012; 12(4):263-77.

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